Penser en action

« Dieu pourvoira ». 

Une parole très célèbre d’Abraham, père de la foi chrétienne, à l’égard de son fils Isaac, quand celui-ci lui demanda à propos de l’agneau promis au sacrifice. « Dieu pourvoira », expression parfaite de « penser en action », « pensée-action ».

Pourvoir signifie « aviser à quelque chose, y donner ordre, suppléer à ce qui manque. »

 Retenons « aviser à quelque chose » et « suppléer à ce qui manque ».

 Cela se traduit par « voir au préalable l’issue, la fin de quelque chose, comment cela aboutira… Cette attitude est bien loin dans l’agir de la majorité de communs des mortels. Soit on se croit « tout puissant » et en réalité, on ne voit pas les résultats attendus. Soit on ne se voit « nul » et rien ne marche non plus. Nous restons fermés dans nos pensées non pensées et avons-nous déjà des frontières bien définies de nos capacités et pouvoirs d’agir. Alors qu’on peut aller, aller au-delà, voire plus loin, encore et encore… 

J.Kabila, président honoraire
 de la R.DCongo

« Dieu pourvoira »,

 nous amène au degré supérieur de nos avoirs, de nos capacités. Abraham a dit, non seulement il a dit mais il a cru. En d’autres mots pourrions-nous dire : « il a déjà vu cela  se réaliser, il l’a visualisé dans ses pensées. »

 Nous résumons son agir par l’expression « penser en action ». 

Nos pensées déterminent notre devenir, nos réalisations, notre vie. A ce propos, « Abraham répondit : 

« Mon fils, Dieu se pourvoira lui-même de l’agneau pour l’holocauste. »(GN. 22,8). 

Quand nous disons « penser en action », nous affirmons que « pensée (penser) et action (réalisation) sont identiques car tout est d’abord « pensée ». Et toute pensée est toujours liée au concret. On a l’image d’un oiseau en pensée parce qu’on l’a vu et on sait où le trouver. On ne peut pas penser à quelque chose qui n’existe pas, qui est « non réalisé » ou « non pensé »… Il vous a été dit…Mais moi, je vous dis : « celui qui convoite la femme d’autrui, commet l’adultère avec elle. » Pensée et action sont « une » et «  indivisible ». En linguistique on parle du signifié, signifiant et référent. Ni l’un ni l’autre ne s’auto-exclu. Abraham a visualisé et cela était conforme à la réalité : 

« Abraham leva les yeux et vis derrière lui un bélier retenu dans un buisson par les cornes ; et Abraham alla prendre le bélier, et l’offrit en l’holocauste à la place de son fils. »(GN 22,13).

Couple Mambu

« Dieu pourvoira » 

est une ferme assurance qu’on doit avoir avant toute démarche ou toute autre entreprise. Cela n’est pas un appel à la paresse car qui ne travaille pas, ne mange pas non plus. C’est juste un appel à briser les limites  de son pouvoir d’agir, ne pas se sous-estimer et ne pas se surestimer. C’est juste faire le « penser en action », « pensée-action ». Ni l’un ni l’autre ne se suffit, ils marchent ensemble. Pas de « pensée » pas d’« action ». Elles sont intimement liées et ne jamais les dissocier. Hummmm, ne jamais les séparer. A ce propos, Pierre a dit, au paralytique au-devant du temple, je n’ai ni or ni argent à te donner. En réalité, Pierre n’avait rien à sa main. Il n’avait les matériels des soins  médicaux, puisqu’il n’était médecin. Je n’ai pas ce que tu demandes, c’est-à-dire Pierre n’avait de l’argent à lui. Il a ajouté, je te donne ce que j’ai : « lève-toi et va-t’en. Ce qu’il avait dans sa pensée, ce que les gens ne voyaient pas, mais il savait qu’il avait des matériels pour soigner au même titre que les médecins.  De même que les médecins soignent en « action », Pierre a soigné le malade en « pensée ». D’où « Penser en action », « pensée-action », pensée équivaut à la pensée.

« Penser en action », « pensée-action » est un processus, un long chemin à parcourir, une dure épreuve à surmonter, un grand travail à abattre. Tout commence par un début… Sortir du carcan de l’impossible, être optimiste, éliminer la peur, le doute, penser positif, ne pas croire aux forces maléfiques, se détourner des fausses doctrines, chercher à se connaitre, à se découvrir, se purifier, abandonner le mal, agir en homme de bien, ne pas s’occuper des « dire » des autres… Tout cela nous mène vers l’autoroute de « penser en action », « pensée-action ».